⏱ Temps de lecture : 5 min

À l’heure (carrément tardive!) où j’écris ces lignes — mi-octobre 2025, après l’arrivée des femmes sur l’Ironman d »Hawaii — une scène sportive a attiré tous les regards : après un triplé norvégien historique à l’Ironman de Nice, après l’abandon de plusieurs triathlètes (dont la mythique Lucy Charles), c’est une Norvégienne, Solveig Løvseth, qui vient de remporter Kona, la course la plus emblématique du triathlon mondial !
À croire que les Vikings ont troqué leurs drakkars contre des vélos de chrono… (elle était facile celle là)

Curieux, j’ai voulu comprendre ce qui se cache derrière ce phénomène. Après avoir parcouru un peu de littérature sportive (Triathlete Magazine, TrainingPeaks, Tri247…), j’ai voulu partager ici les grands principes que je perçois de cette “méthode norvégienne” — et surtout ce qu’elle m’inspire comme enseignant de pleine conscience, préparation mentale et inspiré par l’intervention MSPE (Mindful Sport Performance Enhancement – un autre Mindful Based ancré dans la recherche scientifique).

Une méthode de précision et de rigueur maîtrisée

Ce que j’ai trouvé, c’est une symphonie entre science, régularité et conscience. Rien d’un miracle nordique : plutôt une orchestration méthodique du corps et de l’esprit – dans ce qui suit, quand j’évoque les « athlètes norvégiens », bien sûr cela concerne tous les genres.

Travailler au seuil, sans le dépasser

Les athlètes norvégiens passent un temps considérable à s’entraîner au seuil lactique, cette zone “juste avant la rupture”.
Parfois, ils doublent la mise avec le fameux double threshold : deux séances seuil dans la même journée.
Objectif : maximiser le temps d’adaptation sans basculer dans la casse musculaire.

Mesurer, ajuster, recommencer

Tout est suivi : lactate, fréquence cardiaque, variabilité (HRV), sommeil, charge mentale.
La récupération est planifiée aussi finement que l’entraînement.
Bref, la science avant la sueur.

Anticiper les conditions réelles

Avant Kona, ils s’exposent volontairement à la chaleur : sessions simulées, stratégies de refroidissement, tests de pacing.
Rien n’est laissé au hasard : même le corps s’éduque à ce qui l’attend.

Le mental intégré par l'expérience, pas ajouté en plus

Femme en posture de méditation dans un stade de sport, symbole d’équilibre entre performance, calme et pleine conscience – Vivre Présent.

C’est sans doute ce qui rend cette méthode si inspirante pour le coaching :
le mental n’est jamais traité comme un module séparé.

“Process over outcome”

Leur devise est simple : se concentrer sur le processus, pas sur le résultat.
Chaque séance est une étude, une découverte, pas un examen. Pas de drame, pas d’ego : on observe, on partage, on ajuste, on apprend.
Je trouve que c’est une posture profondément lucide et mindful — l’attention portée à ce qui se passe, ici et maintenant, sans juger.

Neutralité émotionnelle & présence active

Face à l’effort ou à l’échec, les athlètes cultivent la neutralité : ni résistance, ni fuite, juste présence.
Ils développent une résilience lucide, une tolérance au stress que beaucoup d’entreprises pourraient leur envier.

Imagerie mentale & respiration

Avant les compétitions, tout est visualisé : les transitions, les montées, les crises, la chaleur…
Le mental expérimente avant le corps. Et la respiration diaphragmatique devient une ancre : un retour au calme, au focus, à la lucidité.

Les limites du modèle (et ce qu’elles révèlent)

Même la meilleure méthode a ses angles morts.

  • Trop de rigueur peut tuer l’écoute.

  • Trop de mesure peut étouffer la créativité.

  • Trop de charge sans récupération, c’est l’usure assurée.

Ces points d’achoppement ne concernent pas que le sport : ils résonnent dans le management, les études ou la création artistique. Dans ces mondes, on cherche la performance durable sans toujours savoir ménager la récupération, la clarté mentale et la joie… et ça s’entraine.

L’éclairage MSPE et l’esprit antifragile

En creusant cette approche, je me suis souvenu du travail du Dr Keith Kaufman, fondateur du programme MSPE (Mindful Sport Performance Enhancement) (mindfulsportperformance.org).
Son protocole de pleine conscience appliqué au sport (évalué dès 2009 dans le Journal of Clinical Sport Psychology) a montré des effets concrets : plus de confiance, de flow et de stabilité émotionnelle chez les athlètes.

MSPE, comme la méthode norvégienne, enseigne à être présent dans l’effort, pas à côté. On y ajoute aussi la notion d’antifragilité (Nassim Nicholas Taleb, 2012). C’est un point cher aux Groupes d’interventions français dont le GIGN, avec ce sujet régulièrement évoqué par le Général Réty , comme un point de focus chez ceux qui doivent être ici et maintenant, fort dans leurs corps et leurs tête à un instant précis – malgré le contexte.

Le tableau s’éclaire encore : le corps et l’esprit peuvent se renforcer grâce au stress, à condition qu’il soit dosé, compris et expérimenté.

Les Norvégiens ne fuient pas la difficulté : ils la fréquentent, se « familiarisent » avec elle, avec intelligence – ni trop, ni trop peu, avec lucidité. Ils utilisent la contrainte comme terrain de croissance.

C’est exactement ce que j’explore avec mes clients — sportifs, dirigeants, étudiants — dans mes accompagnements MSPE / préparation mentale pleine conscience.

Femme en posture de méditation dans un stade de sport, symbole d’équilibre entre performance, calme et pleine conscience – Vivre Présent.

Et si on appliquait cette logique à nos propres défis ?

Dans le sport, dans l’entreprise ou dans la vie quotidienne, la question reste la même : comment tenir la route sans perdre le sens ? 

La méthode norvégienne offre une réponse : rigueur, feedback, récupération, conscience.
Et la pleine conscience ajoute l’ingrédient manquant : la présence lucide, qui transforme la performance en apprentissage.

C’est cette voie que j’explore avec Vivre Présent, à travers des programmes de préparation mentale et mindfulness appliquée à la performance — pour aider chacun à construire sa propre “méthode norvégienne”, humaine, réaliste et antifragile.

Pour aller plus loin ?

Réservez votre entretien gratuit, pour explorer comment adapter ces principes de préparation mentale à votre contexte — sportif, professionnel ou personnel. Parce qu’au fond, la vraie performance, c’est peut-être simplement celle qui nous rend plus vivants.

Références

1. Bu, O.A. & Tveiten, A. – The Norwegian High-Performance Triathlon Program, Triathlete / TrainingPeaks, 2024–2025.

2. Kaufman, K., Glass, C., Arnkoff, D. (2009). Evaluation of Mindful Sport Performance Enhancement (MSPE), Journal of Clinical Sport Psychology.

3. MSPE Institute – mindfulsportperformance.org

4. Taleb, N.N. (2012). Antifragile: Things That Gain from Disorder.

5. Tri247 & L’Équipe – résultats Ironman Nice & Kona 2025.

Pour aller plus loin, maintenant :

  • Le programme « Pleine conscience et performance » : le bien être et la lucidité comme ressource à la performance. En savoir plus ici.
  • Programme MBSR qui démarre en novembre 2025, à distance : 8 semaines pour réduire le stress et renforcer l’attention. Plus de précisions ici.
  • Prends quelques minutes maintenant, pour expérimenter un peu de méditation, là où tu es (100% offert). Je m’entraine.